Depuis maintenant 10 ans, le programme régional AGRETIC vise à développer l’usage des technologies numériques dans les filières agricole et agroalimentaire bretonnes. Financé par la Région Bretagne, ce programme est piloté par Bretagne Développement Innovation, en partenariat avec l’ensemble de l’écosystème breton gravitant autour de l’agroalimentaire (pôle de compétitivité, centres techniques, …). Il s’inscrit dans la stratégie régionale « Innover et bien produire pour contribuer à faire rayonner la Bretagne du bien-manger ». A l’occasion du CFIA (qui se tient du 9 au 11 juin 2021) à Rennes, le dispositif de l’Usine Agro du Futur offre un reflet des actions collectives menées en lien avec les entreprises et les partenaires de l’innovation sur le territoire.
L’industrie agroalimentaire doit sans cesse moderniser son outil de production. Il faut garantir la qualité et la sécurité dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale, répondre aux exigences et besoins des consommateurs, s’organiser face à des marchés de plus en plus segmentés, optimiser la gestion des ressources… Les défis s’avèrent nombreux, s’adapter est donc une nécessité pour ce secteur économique très important en Bretagne.
L’apport des nouvelles technologies est un outil efficace pour répondre à certaines problématiques. Ces innovations apportent de la performance en termes de productivité, de contrôle-qualité, de traçabilité ou de sécurité alimentaire.
Les leviers à activer pour rester dans la course
En 2019, une enquête a été menée par BDI auprès des industriels de l’agroalimentaire et de ses équipementiers pour comprendre leurs besoins. Plusieurs leviers ont été identifiés pour améliorer le process de production.
Dans cette étude, les répondants évoquent la flexibilité (30%), le contrôle des process (28 %), la gestion des ressources (22%), le rendement (18%), la qualité (14%), la sécurité alimentaire (14%). Autant de pistes de travail pour les équipementiers de l’agroalimentaire.
Mathieu Gréau, chargé d’innovation chez Altenov, apprécie la richesse de ce genre d’études : « Quelles seront les problématiques et les besoins de demain pour nos clients industriels ? En tant qu’équipementiers, nous sommes attendus sur ces sujets. Ce travail d’enquête réalisé par BDI constitue donc une vraie richesse. »
Guillaume BRIEND, responsable du programme Numérique et Agri-agro au sein de BDI, abonde : « les modèles industriels et les outils doivent faire preuve de plus de modularité et d’agilité d’autant que l’usine voit croitre les demandes particulières de ses clients. »
Il souligne une évolution rapide : « Il y a quelques années, ces commandes spécifiques ne représentaient que 10% de la production. Aujourd’hui, ce chiffre frôle les 50%. L’apport des nouvelles technologies permet de trouver une partie des solutions pour répondre à ces enjeux. »
Des technologies numériques à la hauteur des enjeux
L’apport des nouvelles technologies (automatisation, digitalisation…) permet de trouver une partie des solutions pour répondre à ces enjeux. Dans sa mission d’accompagner ces transitions, BDI a réuni plusieurs agro-équipementiers du territoire pour imaginer de manière collaborative des solutions à intégrer sur l’équipement de production.
L’intelligence collective de ces professionnels mobilisée par l’action Usine Agro du Futur initiée par BDI, a permis de passer d’offres unitaires de produits et services à une offre de solutions globale conçue et assemblée avec agilité.
La concrétisation de ce travail au long cours prend la forme d’une ligne de production de 20 mètres de long, exposée au CFIA. Elle illustre les 5 transitions :
- La transition alimentaire avec la valorisation de certains produits et co-produits
- La transition sociale au niveau de l’opérateur du futur avec une attention particulière sur la problématique des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et le stress physique de l’opérateur.
- La transition de l’équipement de production avec des solutions techniques innovantes répondant aux besoins d’automatisation, de traçabilité, de sécurité sanitaire et d’agilité exprimés par les industriels agroalimentaires
- La transition environnementale avec une cellule de conditionnement utilisant des emballages éco-conçus
- La transition numérique « Usine 4.0 » sur la valorisation et la cybersécurisation des données.
De manière plus globale, chaque année, le CFIA reste un rendez-vous incontournable et de rencontres tant pour les industriels, les équipementiers que pour les partenaires de l’innovation. « Le plateau Usine Agro du Futur est la vitrine du travail collectif qui consiste à agréger des compétences et des savoir-faire qui répondent aux besoins de transformation des industriels de la filière, souligne Paul-François JULLIEN, chef de projets « Numérique & Filières alimentaires » chez BDI. Cette dynamique initiée grâce à la Région Bretagne il y a plusieurs années, créé un cercle vertueux pour l’agroalimentaire mais aussi pour la Bretagne et ses entreprises. »
« BDI est un acteur qui a fait le pari de réunir un écosystème complet en développant sa capacité à réunir les technologies du CEA, des start-ups, des intégrateurs et des équipementiers au service de la performance des clients finaux, souligne Olivier Riou, responsable du Centre d’expérience digitale de Siemens. Nous trouvons dans BDI la technicité, le pragmatisme et l’humilité nécessaire à la recherche permanente des besoins du marché et à l’identification des solutions qui y répondent. Ce challenge industriel de réunir 20 acteurs sur une ligne de 25 m, comme la ligne de production présentée au CFIA, nous parle ! Siemens s’y associe afin de relever ces défis ensemble. »
Depuis mars 2021, une campagne digitale a été lancée afin d’informer de manière ciblée les industriels de l’existence de ces solutions et d’accélérer les possibilités de business pour les offreurs de solutions. « Aujourd’hui, c’est indispensable d’être présent sur les réseaux sociaux, ajoute Mathieu Gréau. Cette série de vidéos répond à ce besoin. »