L’assemblée générale de BDI aura lieu le 6 septembre 2023 au Palais du Grand Large de Saint-Malo. Bilan de l’année 2022 et perspectives pour 2023-2024 y seront exposés à cette occasion. En vue de cet événement, nous vous invitons à une rétrospective des moments marquants pour nos services et filières. Aujourd’hui, parole est donnée à Philippe Le Louarne, éleveur de veaux de boucherie à Allineuc (Côtes-d’Armor). Il a bénéficié de l’accompagnement de BDI pour exposer au SPACE pour la première fois et ainsi présenter le Digital Breeding Notebook, sa solution de digitalisation de cahier d’élevages.
Pouvez-vous nous présenter le Digital Breeding Notebook que vous développez ?
Cela fait depuis quelques années que je me pose la question de la dématérialisation de tous les actes d’écriture réalisés en élevage de veaux de boucherie. Aussi, j’aspire à appliquer la politique du zéro papier à horizon 2025. À chaque intervention, l’éleveur est tenu d’écrire la date, le numéro du veau, sa localisation, le produit utilisé, sa typologie, ses dates de péremption et de délivrance, la dose appliquée et la manière, si l’on doit exécuter un rappel… 25% des animaux d’un élevage subiront une intervention un jour ou l’autre durant leur présence d’engraissement qui est en règle générale de 23-24 semaines. Le Digital Breeding Notebook (DBN), doit faciliter l’enregistrement de ces informations. En 2022, j’ai travaillé sur la réalisation de maquettes que j’ai présentées lors du SPACE 2022, sur le plateau AgreTIC de BDI. Pareil système existe déjà dans les filières porcine, laitière ou avicole.
Le Digital Breeding Notebook, entre gain de temps et de traçabilité
Pour quelles raisons vouloir digitaliser le cahier d’élevage ?
Si un éleveur réalise des interventions matin et soir, cela peut prendre 10 à 15 minutes par jour. Mais le plus embêtant avec le format écrit, c’est qu’il est difficile d’avoir l’historique des interventions faites sur un animal. Si un traitement a été appliqué il y a longtemps, l’éleveur doit feuilleter le cahier, ce qui est une perte de temps et d’efficacité. Le DBN mémorise tous les historiques et crée une fiche par animal. Si un traitement a été fait, on va pouvoir le voir assez rapidement quand on va aller chercher l’animal dans le système. L’outil n’existe pas dans la filière veau et très peu d’éleveurs écrivent correctement sur le cahier les informations à noter alors qu’elles doivent être conservées quand on a un contrôle de l’administration.
Le DBN permet donc un gain de temps et une meilleure traçabilité animale ?
Gain de temps, traçabilité, calcul de la dose automatique, gestion de la pharmacie… Le DBN enregistre les produits et les stocks disponibles. Un système d’alerte est intégré pour avertir l’éleveur si un produit vient à manquer et qu’il faut penser à commander. Le système est aussi capable de localiser les animaux dans l’élevage afin de réactualiser les placements des animaux dans l’élevage. Cela permet par exemple de créer des listings pour les sorties des animaux, par exemple.
« Un sentiment d’égalité avec les autres exposants au SPACE »
Que retenez-vous de l’accompagnement de BDI pour votre exposition au SPACE 2022 ?
C’était la première fois que j’exposais au SPACE. J’ai été très bien encadré pour cela. Personnellement, je me suis senti un peu petit à côté des autres entreprises. J’ai cependant eu un sentiment d’égalité avec les autres exposants car j’avais été très bien intégré avant, pendant et après le salon.
Votre participation au SPACE, avec BDI, a-t-elle eu un impact sur votre projet ?
Totalement. Mon objectif était de me faire connaître et de faire connaître le produit auprès d’éleveurs et de l’Institut de l’élevage. Le SPACE et BDI m’ont donné du crédit. Car quand on a un projet et qu’on est en mesure de le présenter sur une plateforme telle que le SPACE, la solution gagne en crédibilité. Derrière, les gens voient notre sérieux. Je pense que je n’aurais pas eu le même impact si j’avais été sur un stand tout seul dans mon coin. J’ai pu établir des contacts avec une quarantaine de personnes, des éleveurs et des intégrateurs. L’équipe de BDI m’a mis en relation avec des personnes intéressées, notamment Farmerlink, qui m’encadre avec le Village by CA. Les deux principales questions des éleveurs portaient sur le coût de la solution et sa sortie. Ma force, c’est d’être éleveur aussi et de maîtriser le sujet et d’avoir le même langage qu’eux.
Comment avance le développement de ce projet ?
Ça avance. J’ai suivi une formation auprès d’un incubateur, Yestoucan au printemps 2023. Depuis le mois de mai 2023, je suis accompagné par le Village By CA Côtes-d’Armor. Les prochaines étapes seront le dépôt auprès de l’INPI, la création de l’entreprise, le SPACE en septembre 2023 puis une commercialisation début d’année 2024.