Du 5 au 7 avril, l’édition 2023 du FIC a été riche en enseignements pour la Bretagne, présente sur un pavillon reflétant le dynamisme du territoire et son rôle de région motrice en cybersécurité.
Des sujets cyber plus ancrés dans les esprits
Du 5 au 7 avril, Lille a vécu au rythme effréné de la cybersécurité, à l’occasion du FIC 2023. Sur trois jours, 16 000 personnes ont franchi les portes du Grand Palais pour rencontrer et échanger avec des acteurs et assister à des prises de parole, dont celles de Vincent Strubel, directeur général de l’ANSSI, et Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. Une présence louée par les entreprises bretonnes présentes au salon. « Elles ont souligné la qualité des visiteurs et leur appétence sur les sujets de cybersécurité, pointe Tiphaine Leduc, coordinatrice de la filière cybersécurité chez BDI. Ils avaient des projets, des besoins et les ont exprimés. C’est signe que les sujets de la cybersécurité sont désormais ancrés et qu’ils font partie intégrante de la bonne gestion d’une entreprise. »
Retrouvez toutes les interviews des acteurs présents sur le pavillon sur le pavillon Bretagne :
Grand-messe de la cybersécurité en Europe avec les Assises et l’European Cyber Week, le FIC 2023 a permis de dresser un panorama de l’évolution de la filière. Et le constat est fort : « Elle devient plus mature dans sa structuration et dans sa capacité à proposer des solutions et des offres. Le FIC est le témoin de la croissance de la filière et y contribue car c’est le lieu de convergence des offres, des besoins et des acteurs. Il aide la filière à se structurer et à être plus mature. C’est pour ces deux rôles que la Bretagne s’y rend. »
La Bretagne, un territoire de convergence et de création d’acteurs
Terre historique de la cybersécurité, la Bretagne l’a encore démontré au FIC 2023 avec une présence également appuyée dans les allées du salon. Sur un même pavillon, la Bretagne a valorisé l’étendue de son expertise et de son savoir-faire grâce à la présence de quatre typologies d’acteurs : les entreprises, les laboratoires, les écoles et les territoires. « Cette année, nous avions une forte présence de start-up. Nous avions des nouveaux venus sur le pavillon (BZHunt, Ornisec, Qonfucius et Skyld). Nous sommes dans cette dynamique d’être un territoire de convergence et de création de nouveaux acteurs. Ces derniers doivent rencontrer leurs marchés pour se développer, c’est un enjeu. »
En dehors du pavillon, de nombreux acteurs auparavant accompagnés par BDI et la Région Bretagne pour assurer leur présence à Lille ont pris leur envol. « Bientôt, nous aurons autant d’exposants bretons sur le pavillon qu’en dehors. Cela veut dire que la politique régionale et le soutien de la Région à ces entreprises ont porté leurs fruits. Elles sont en capacité d’aller seule au FIC. »
Vers une union des régions de la cyber ?
La Bretagne a profité de sa présence pour tisser du lien avec ses homologues. L’un des principaux temps forts du pavillon breton sur ce FIC 2023 a ainsi été la venue de la Toscane, dans la continuité du projet Interreg CYBER, désormais clos, mais dont l’alliance entre les partenaires perdure. « La venue de la Région Toscane a été l’une des particularités de cette édition 2023 du FIC. Elle est moins mature sur son volet entreprises, mais très mature sur le volet sensibilisation et formation. Nous avons pu échanger sur les bonnes pratiques et sur une politique régionale à mettre en œuvre. Les échanges vont se poursuivre pour que nous puissions accentuer ce volet formation et sensibilisation. »
Au cœur de la dynamique nationale, la Bretagne est rejointe par d’autres régions. De plus en plus de pavillons régionaux sont érigés à chaque édition du FIC. « Ce n’est pas un mauvais signe car il n’y a pas de concurrence entre elles. Le pays se structure car il veut être présent sur l’échiquier de la cybersécurité. Les régions ont leur rôle à jouer. La Bretagne joue le sien depuis plusieurs années et est ravie d’être accompagnée par d’autres régions. Nous avons profité du FIC pour tisser du lien. Nous avons rencontré nos voisins Occitanie, Grand Est, Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine et le Campus Cyber. »
Une émulation interrégionale qui pourrait, à l’avenir, déboucher sur une entente ? « Pour des salons étrangers, ce devrait être le cas afin de représenter le mouvement français et montrer que la France se place au même rang que des pays comme les Etats-Unis ou Israël en matière de cybersécurité. Les régions sont motivées pour contribuer à une ambition nationale. Elles ne sont pas concurrentes entre elles mais complémentaires comme on a pu le montrer en Bretagne avec Brest, Lannion, Lorient, Vannes et Rennes. » L’emboîtement de ces offres territoriales contribue au rayonnement et à une meilleure lisibilité du positionnement de la Bretagne en matière de cybersécurité.
Une Bretagne qui brille au FIC
Cette édition du FIC 2023 a été marquée par une présence marquée des entreprises bretonnes dans les diverses compétitions organisées. Anozr WAY, après trois tentatives infructueuses, a enfin posé la main sur le Graal que représente le Prix de la Start-Up. Defants, pour sa deuxième participation au salon, a fait partie des finalistes. Enfin, les hackers éthiques de BZHunt ont, pour la troisième fois, remporté le live bug bounty du FIC. Des trophées miroirs d’un territoire terreau fertile pour la création de start-up. « La Bretagne dispose d’un niveau technique important, pas uniquement du conseil. Des équipes de recherche, du savoir-faire technique et des échanges y sont installés. Cela favorise la création de start-up ou leur montée en niveau pour proposer des solutions. »
2024, année de la diversité pour la cyber bretonne
La version 2024 du FIC est déjà dans les esprits. La Bretagne y sera pour échanger avec ses pairs et les pure players de la cyber. Mais une autre tendance se dégage : celle de la diversité. « Cela passera par une présence de la Bretagne dans des salons où elle n’avait pas l’habitude d’être présente. À SantExpo fin mai 2023, dans des salons agroalimentaires ou dédiés à l’énergie par exemple. Nous voulons diversifier les bénéficiaires de la cybersécurité. »