Du 18 au 21 octobre 2022, Bretagne Ocean Power était présente au salon ICOE-OEE dédié aux énergies océaniques pour valoriser le site d’essais de Paimpol-Bréhat dont elle coordonne la liaison avec les entreprises. Philippe Thieffry, chef de mission Bretagne Ocean Power au sein de BDI, revient sur cet événement biannuel et l’importance pour la Bretagne et le site de Paimpol-Bréhat d’y être représentés.
“Un moment charnière pour l’hydrolien en France”
Pourquoi était-il important de participer, cette année, au salon ICOE-OEE à San Sebastián ?
Le timing était idéal pour participer à ICOE. Nous sommes à un moment charnière pour la filière hydrolienne en France. Pour le moment, étant donné qu’aucun objectif de production n’est planifié, le marché n’existe pas. Cependant, 2023 donnera lieu à des échanges avec les services de l’État. Le but sera d’intégrer des objectifs de production énergétique à base d’hydrolien dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui couvrira la période 2024-2028. Nous assisterons alors à l’émergence potentielle d’un marché domestique. Des développeurs de technologie étrangers se tiennent prêts à pouvoir y répondre.
Pour quelles raisons le stand de Bretagne Ocean Power avait pour thème le site d’essais de Paimpol-Bréhat ?
Notre présence à ICOE-OEE a permis de présenter les atouts de la Bretagne. L’objectif était de voir dans quelles mesures nous pouvons répondre aux demandes des développeurs étrangers afin qu’ils puissent s’installer en Bretagne, trouver des partenaires locaux et réaliser des essais de démonstration avant d’adresser des projets commerciaux en France. Des développeurs sont ainsi venus sur notre stand avec l’idée de monter de nouveaux projets de démonstration.
Aujourd’hui, où se positionne le site d’essais de Paimpol-Bréhat dans le paysage international et auprès des développeurs ?
C’est un site de référence en Europe. On ne peut pas le comparer à celui de l’EMEC (European Marine Energy Centre), situé aux îles Orcades (Écosse), car il ne dispose pas des mêmes moyens. Néanmoins, Paimpol-Bréhat est l’un des seuls sites en Europe, où l’on peut tester des machines grande échelle avec un raccordement au réseau électrique. Les développeurs peuvent y faire leurs preuves afin de se positionner sur le marché français. Deux autres sites en France existent, dans l’estuaire de la Garonne et dans la ria d’Étel, mais ils n’offrent pas la même échelle d’essais.
Plus d’informations sur l’édition 2022 du salon ICOE-OEE
“Des technologies matures et un marché proche d’être lancé”
Aujourd’hui, comment la filière hydrolienne peut-elle être qualifiée ?
À l’heure actuelle, la filière compte certains acteurs matures d’un point de vue technologique. Ils ont terminé leurs démonstrations et sont prêts à commercialiser leurs machines. Désormais, on n’attend plus que les États planifient leurs projets. L’hydrolien compte aujourd’hui des technologies matures et le marché est proche d’être lancé en Europe.
Comment les entreprises bretonnes se positionnent dans le paysage hydrolien ?
Parmi les acteurs européens matures, deux sont français. Le breton Sabella et HydroQuest, basée à Grenoble. La Bretagne compte des entreprises qui fournissent des pièces pour leurs technologies. Par exemple ENAG, basée à Quimper, qui fournit toute la technologie de conversion d’énergie de l’hydrolienne d’HydroQuest.