Basé à Erquy, Biogroupe compte une trentaine de collaborateurs. L’entreprise fabrique du Kombucha et des yaourts végétaux entre autres produits innovants. Son co-fondateur Laurent Coulloume, interviendra dans l’édition 2018 de 360 Possibles. Il nous raconte son parcours d’entrepreneur et le modèle choisi pour son entreprise. Biogroupe se concentre sur un cercle de valeurs centré autour de cinq axes, dont le bien-être des salariés et un mode de management plus horizontal. Rencontre avec un dirigeant inspiré.
Pourquoi avoir choisi la Bretagne, la commune d’Erquy (22) plus précisément, pour installer Biogroupe ?
J’ai déménagé 21 fois dans ma vie mais j’ai toujours été amoureux d’Erquy. Je partage ce trait assez breton de voyager et de revenir à ses racines bretonnes. C’est ce que j’ai fait, après 10 ans de vie professionnelle aux Etats-Unis, j’ai créé Biogroupe avec mon associé…à Erquy.
En quoi les valeurs de Biogroupe reflètent-t-elles les thématiques de 360 Possibles à savoir les nouvelles modes de management et les formes de travail collaboratives ?
Nous voulions créer une entreprise avec des engagements réels et ne pas se contenter de faire du greenwashing. Notre cercle vertueux est composé de 5 points.
- Le bio : nous allons au-delà de la certification bio. Nous n’ajoutons ni arômes naturels, ni texturants. Il y a une certaine tolérance pour ces pratiques. Nous nous l’interdisons, ce qui demande à être plus créatifs et plus performants en R&D.
- L’aspect équitable : notre priorité est d’acheter le plus local possible. Les ingrédients achetés dans les pays du Sud sont certifiés commerce équitable.
- La démarche environnementale : nous réalisons un bilan carbone tous les ans certifié par l’Ademe. Un de nos collaborateurs est certifié niveau 2 par l’Ademe pour faire ces bilans. Nous travaillons avec l’entreprise Pur Projet qui replante des arbres.
- Le travail des personnes en situation de handicap : depuis les débuts de Biogroupe, il y a 3 à 4 personnes qui viennent tous les jours, en détachement, travailler chez nous. Ce n’est pas toujours facile, c’est un vrai challenge et une nécessité de s’adapter en permanence.
- Le bien-être au travail : nous avons déployé un management à l’horizontal. L’idée est de permettre aux gens de prendre des initiatives et d’encourager nos collaborateurs à ne pas mettre un masque quand ils viennent au bureau et de s’y sentir bien.
Quel(les) sont vos modèles, inspirations ?
Cette culture de l’entreprise plus collaborative me vient des Etats-Unis, de Californie notamment. C’est culturel là-bas. Par exemple, quand une entreprise de San Francisco change de locaux, les salariés en profitent pour faire un barbecue…Donc nous avons essayé d’initier ce genre de choses afin de développer la convivialité au sein de l’entreprise. Quelques exemples parmi d’autres : un cours de yoga une fois par semaine, des bureaux non attribués, un potager, trois ruches, la venue d’un ostéopathe une fois par mois etc…Ces éléments participent d’une forme de bien-être au travail.
Le tout en restant une entreprise profitable…
Oui, tout à fait…Et j’insiste là-dessus. Notre modèle est celui d’une entreprise profitable. Pour moi, cet aspect engendre des coûts, c’est sûr. Mais il faut accepter de faire cette dépense (5000 à 10 000 € le coût annuel des mesures mentionnées). Le bien-être au travail pour les salarié.e.s signifie que l’on a moins d’arrêts maladie. Au départ, 99 % des salariés étaient méfiants ou contre. Et puis à force de persévérance et de pédagogie, on a réussi à faire que les cours de sport soient remplis et que les uns et les autres acceptent les bureaux partagés.
Le thème de 360 Possibles cette année est la peur. Dans votre parcours d’entrepreneur, quand avez-vous été confronté à la peur ?
Honnêtement, je n’ai qu’une peur : celle de la routine. Mais je n’ai pas .. jamais ? été confronté à ce sentiment dans mon travail. Ca fait 20 ans que je suis entrepreneur et j’ai réussi à mettre de la distance entre moi et le monde de l’entreprise. Je fais de mon mieux. J’ai surtout eu à faire face à la peur des autres : les banquiers qui fuyaient mon projet, les clients, les distributeurs qui se posaient des questions sur nos produits trop innovants. Les salarié.e.s aussi qui appréhendaient de profiter des services proposés. Heureusement, plus l’entreprise avance, plus les choses s’améliorent.
Pourquoi avoir accepté de participer à 360 Possibles ?
Le concept m’a semblé intéressant. Je me suis engagé auprès de mon associé à participer un peu plus à la vie de mon département et de la région. L’idée c’est de mettre plus en avant notre modèle en espérant que ça profite à d’autres !