Le 7 février dernier se tenait, au siège de Morbihan Energies, à Vannes, une journée consacrée à la mobilité hydrogène et au projet de développement d’une station de recharge pour véhicules. Comment cette énergie peut-elle devenir l’un des leviers pour amorcer l’émergence de modes de transport plus propres ? Et quelles solutions concrètes peuvent être mises en place sur le territoire pour favoriser cette dynamique ? C’était tout l’enjeu des échanges de ce rendez-vous autour de ce qui pourrait bien être une petite révolution en matière d’énergie.
Salle comble dans une Bretagne qui parie sur l’hydrogène
Pas moins de 140 personnes (entreprises, gestionnaires de flottes, logisticiens, collectivités) sont venues assister à cette journée consacrée à la mobilité hydrogène accueillie par M. Brohan, Président de Morbihan Energies. Les partenaires organisateurs de ce rendez-vous étaient :
- Morbihan Energies
- Engie Cofely
- la Banque des Territoires
- la Région Bretagne.
Philippe des Robert, développeur de projets SMILE au sein de Bretagne Développement Innovation, animait des tables rondes. Les échanges ont d’abord porté sur les véhicules déjà commercialisés et fonctionnant à l’hydrogène. Parmi ceux-ci, le vélo électrique à hydrogène Alpha de la société Pragma Industries, mais aussi des voitures et des bus qui pour certains étaient en démonstration.
Au centre des discussions également, la future station hydrogène grand public qui devrait voir le jour à Vannes d’ici fin 2019. Cette future station située sur le site de l’industriel Michelin, accueillera l’installation d’un système de production d’hydrogène renouvelable pour les besoins de l’usine et pour des utilisateurs extérieurs : collectivités, professionnels ou personnes privées.
Ce projet de station, nommé EFFIH2, a été homologué SMILE la veille de cette journée. Cette station Michelin, en permettant à des véhicules de tous types de se recharger en hydrogène produit localement, pourrait contribuer à donner une longueur d’avance à la Bretagne en matière d’hydrogène renouvelable. Témoins de la réussite de l’opération, la salle comble et la venue en nombre des acteurs du monde de l’énergie. Ces derniers confirment l’engouement et l’intérêt pour cette technologie.
« Il y a un vrai intérêt autour de l’hydrogène », note Maximilien Le Menn, chargé du développement des énergies renouvelables et des smartgrids à la Région Bretagne.
L’hydrogène, une solution pour la transition énergétique
« Cette journée nous a permis de sensibiliser toute une communauté d’usagers et d’identifier les entreprises qui auraient intérêt à se convertir à l’hydrogène dans leur besoin de logistique, de transport ou de mobilité durable. On a pu aussi identifier des utilisateurs potentiels de la station. »
Des réponses concrètes existent et des entreprises comme Delanchy ou Yves Rocher s’impliquent sur le territoire. Afin d’amplifier cette dynamique, la charte « Morbihan hydrogène », lancée lors de cette journée par Morbihan Energies, regroupe 8 acteurs économiques morbihannais.
Présent en abondance dans l’univers et déjà utilisée par les industries, l’hydrogène trouve des supporters parmi ceux qui souhaitent sortir des énergies fossiles. Techniquement, à bord d’une voiture à hydrogène, ce dernier est transformé en électricité via une pile à combustible. Un tel véhicule se recharge rapidement. Il ne dégage que de la vapeur d’eau.
Qu’est-ce-que les véhicules électriques fonctionnant à l’hydrogène ont de plus par rapport à des véhicules électriques classiques ? « Ils détiennent une plus grande autonomie », explique Philippe des Robert. Ensuite, l’hydrogène ne pose pas de problème de place dans des véhicules de grande taille. Il peut être produit en France, par électrolyse. Enfin, il apporte de la puissance aux véhicules sur lesquels il est incorporé.
À côté de la production classique d’hydrogène, certains misent sur sa production verte. Concrètement, il existe la possibilité de produire un hydrogène d’origine renouvelable par électrolyse. Le principe est d’installer un électrolyseur sur site, alimenté en électricité verte (panneaux solaires, éolienne, géothermie…), ainsi qu’une unité de stockage. C’est le cas par exemple de la future station Michelin, présentée lors de la journée.
BDI et la Région bien représentés
L’équipe Smile de BDI a répondu à l’appel de Morbihan Energies et est venue à la rencontre de la filière. Co-organisatrice de la journée, la Région Bretagne était aussi représentée à Vannes par Maximilien Le Menn, qui a décrit au cours d’une des tables rondes la douzaine de projets hydrogène en cours sur le territoire.
Issus de l’industrie, de la mobilité, des collectivités ou du monde agricole, ces projets se développent de manière parfois disparate. Maximilien Le Menn a d’ailleurs annoncé le lancement en mars 2019 d’une étude qui explorera la capacité du territoire à créer de nouveaux projets hydrogène à partir des besoins de chacun (mobilité terrestre et maritime, industrie, agriculture). Cette étude doit définir la feuille de route bretonne en structurant au mieux les énergies.
Épaulée par l’ADEME, la Région Bretagne associe BDI à cette étude qui a pour vocation d’être au service des porteurs de projets. Ceux-ci pourront, grâce à elle, identifier les meilleurs lieux et conditions de développement de leurs solutions. Enfin, cette étude portera la focale sur les ports et sur la manière dont l’hydrogène pourrait être exploité sur ces infrastructures ou sur des bateaux.