Du 14 au 19 septembre, le Défi Azimut-Lorient Agglomération réunit les skippers IMOCA pour cinq jours de compétition, une occasion unique pour mettre en valeur la filière technologique d’excellence de la voile de compétition bretonne, mobilisée pour répondre à un carnet de commande fourni tout en continuant à innover de façon performante et durable.
Internationalisation, écoconception, transferts de technologies durables, l’événement lorientais sera pour Eurolarge Innovation et les acteurs du secteur l’occasion de partager l’inventivité qui bouillonne au cœur de la Bretagne Sailing Valley ®.
La Bretagne Sailing Valley ®, berceau de la voile de compétition
Le territoire breton, berceau de la voile de compétition, concentre un grand nombre d’acteurs de la filière dont le rayonnement dépasse largement les frontières françaises. Créé en 2005, le programme Eurolarge Innovation, porté par Bretagne Développement Innovation, accompagne cette filière technologique et aide au développement d’un écosystème de 210 entreprises qui représente près de mille emplois sur le territoire et génère un chiffre d’affaires annuel de 83,5M euros. « Cette filière compte économiquement et technologiquement. Notre mission est de réunir les entreprises en lien avec les laboratoires et les institutions pour faire face ensemble aux défis de la filière qu’il s’agisse d’ouverture à l’international de transferts de technologies vers d’autres secteurs industriels d’émergence d’innovations durables et de transition environnementale » explique Carole Bourlon, en charge des filières voile de compétition et composites chez Bretagne Développement Innovation et pilote du programme Eurolarge Innovation. « Depuis 2016, cette filière est en constante croissance. En 2019, le chiffres d’affaires a progressé de 16% et le secteur a fait preuve de résilience en 2020 pendant la crise de la covid 19 » poursuit-elle.
Consultez l’étude, menée par BDI, sur l’économie de la voile de compétition en Bretagne.
Le Vendée Globe 2020-21 un véritable accélérateur de développement pour la filière technologique
Malgré la pandémie, la neuvième édition du Vendée Globe a bien eu lieu cet hiver et a rencontré un vif succès auprès du grand public. Les retombées médias à l’issue de la course furent fabuleuses : 35% supérieures à celles de l’édition 2016-17. De même, les retombées économiques sur le milieu professionnels sont aujourd’hui très concrètes. En effet, le secteur de la voile de compétition notamment en IMOCA est depuis lors en effervescence : des partenariats sont reconduits pour les quatre prochaines années avec les skippers, d’autres se créent. “Le Vendée Globe fut un immense succès, au-delà même de nos espérances. Après la course, la plupart des partenaires étaient satisfaits de leur retour sur investissement et la dynamique se poursuit. Les équipes, les skippers et tous les acteurs impliqués ont fait un travail fantastique !” affirme Antoine Mermod, président de la Classe IMOCA. Par effet rebond, les carnets de commandes d’IMOCA sont pleins. On ne dénombre pas moins de 10 projets officiels de nouvelles unités à construire, de quoi réjouir les entreprises de la Bretagne Sailing Valley ® dont le savoir-faire technologique n’est plus à démontrer ! Ce fort développement pour la filière, sera renforcé par les nombreux reconditionnements de bateaux et aussi par l’attractivité croissante auprès des écuries étrangères.
Les Américains de 11th hour racing choisissent la Bretagne
Alors que la majorité des projets installés en Bretagne émane d’écuries françaises, la tendance tend à évoluer et des étrangers sont de plus en plus tentés de venir s’établir en Bretagne afin d’utiliser ce rassemblement de compétences unique au monde. 11th Hour Racing Team, projet américain, est basé à Concarneau depuis maintenant trois ans pour, à la fois préparer un projet sportif compétitif grâce à un bateau déjà existant, mais aussi pour la conception et construction d’un IMOCA dernière génération, support de navigation choisi par les organisateurs pour The Ocean Race 2022-23. Le Défi Azimut – Lorient Agglomération sera la toute première compétition pour Charlie Enright et Pascal Bidégorry à la barre de ce nouveau bateau “C’est incroyable pour notre équipe de passer du temps en Bretagne, foyer de la Classe IMOCA. C’est très inspirant de voir toute l’innovation, toutes les idées et toutes les choses que font les équipes ici sur leurs bateaux”, déclare Mark Towill, directeur de 11th Hour Racing Team. “Il y a beaucoup de métiers et de compétences mobilisées autour de The Ocean Race, et ici on retrouve aussi une véritable culture française de l’IMOCA. C’est vraiment admirable,” ajoute Charlie Enright, skipper de l’équipe américaine.
L’éco-performance en Bretagne, une ambition forte
Face à l’évolution des consciences et l’enjeu que constitue la réduction de l’impact environnemental, la filière technologique voile de compétition de la Bretagne Sailing Valley ® s’adapte et innove. Une démarche qui vise à développer des voiliers de compétition et systèmes performants durables en s’appuyant fortement sur les nouvelles règles de jauge, notamment celles de la Classe IMOCA votées définitivement en mars 2021.
Dans ce contexte, l’intégration de l’écoconception dans le design et la fabrication devient un enjeu stratégique pour les entreprises du secteur. C’est ce qu’a révélé une étude conduite en juin 2020 par Bretagne Développement Innovation pour le programme Eurolarge Innovation : 76% des entreprises interrogées, ont exprimé leur souhait de s’engager dans une démarche collective en ce sens et de bénéficier de contenus et de formations en lien avec la RSE. Un chiffre clé qui est le point de départ d’un travail collaboratif d’un an piloté par Eurolarge Innovation avec architectes, constructeurs, équipementiers et structuré par le travail de Lucas Jacquet, étudiant de l’INSA Rennes. La réflexion a donné naissance au projet « Ecovoile : éco-performance des voiliers de compétition ».
« Eurolarge Innovation a choisi d’accompagner les entreprises technologiques bretonnes de la voile de compétition de manière structurée pendant trois ans sur l’éco-performance via le projet Ecovoile qui sera porté par l’ENS et co-dirigé par l’UBS »explique Carole Bourlon. « Ecovoile est un catalyseur pour permettre à la filière dans son ensemble de s’engager dans la transition écologique. Il va permettre de réunir les différentes briques technologiques constitutives d’un voilier, d’engager un travail de structuration profonde et de transition vers plus de performance durable dans la construction de voiliers de compétition sur le territoire breton. » poursuit-elle. « Il permettra aux entreprises de la filière, de coconstruire avec un support académique (doctorat cofinancé par la Région Bretagne et l’ENS Rennes) et méthodologique (ingénieur), une démarche d’éco-performance adaptée à leurs besoins ».
Une présentation du projet Ecovoile aux entreprises dans le cadre du programme Eurolarge Innovation aura lieu le 8 octobre prochain chez Finistère Mer Vent à Port-La-Forêt. Toute entreprise bretonne souhaitant s’engager sera appelée à se faire connaitre, dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’intérêt.
Des transferts de technologies durables en faveur de la décarbonation du transport maritime
Au-delà de la voile de compétition, le programme Eurolarge Innovation accompagne les entreprises du secteur dans leurs transferts de technologies vers d’autres industries. Celles-ci sont de plus en plus présentes dans le domaine du transport maritime propulsé par le vent en réponse à une stratégie de réduction des émissions de GES adoptées en 2018 par l’Organisation Maritime Internationale (OMI) visant à réduire les émissions de CO2 d’au moins 40% d’ici 2030 et d’au moins 50% en 2050 par rapport à 2008. Pour répondre à ces objectifs, de nouvelles solutions technologiques dans les modes de propulsion sont à concevoir. Celui par le vent est l’une des pistes pour répondre à ce défi et les entreprises de la Bretagne Sailing Valley ® y sont moteurs. Cette démarche est accompagnée par la Région Bretagne qui soutient les développements innovants comme ceux du projet Solid Sail/AeolDrive piloté par les Chantiers de l’Atlantique pour Silenseas, un projet de navires à voile hybride, d’une taille de 200 mètres de long, propulsé à l’énergie vélique intégrant moult technologies innovantes : 1200 m2 de voiles composites à panneaux rigides, mâts à balestron en carbone de près de 80 mètres de haut. 10 entreprises bretonnes toutes issues de la filière industrielle voile de compétition de la Bretagne Sailing Valley® sont impliquées dans ce projet leur donnant la possibilité d’exprimer leurs capacités à innover pour produire des structures de grande technicité, à l’image du travail qu’elles réalisent sur les voiliers de course au large. Leurs interventions sur ce projet portent sur des domaines aussi variés que ceux de la simulation, calcul structurel, construction de pièces composites de grandes dimensions, gréements, électronique embarquée, data au service de la performance, monitoring des matériaux, analyse des données de performance, capteurs etc…Ce projet qui répond à l’enjeu technologique au service de la transition écologique des transports maritimes, pourrait bien servir de modèle à d’autres projets, un relais de croissance pour les entreprises du secteur sur un marché émergent au développement certain.
Les rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer durant le Défi Azimut-Lorient Agglomération
Mardi 14 septembre
« Boat Building Innovation Workshop » organisé par The Ocean Race en partenariat avec Eurolarge Innovation et la Classe IMOCA, dans l’auditorium de la Cité de la Voile Eric Tabarly.
Vendredi 17 septembre
Tables rondes « Matériaux composites pour des structures navales hautes performances » avec Eurolarge Innovation, UBS, Lorient Technopole, Explore, La Vague, IMOCA, SELLOR dans l’auditorium de la Cité de la Voile Eric Tabarly.
Émission TV en direct de la Cité de la Voile avec Carole Bourlon responsable de la filière technologique voile de compétition chez Bretagne Développement Innovation et pilote du programme Eurolarge Innovation, Katia Merle ingénieure naval chez VPLP Design et Gautier Sergent de North Sails, sur le thème des « Défis de la filière technologique de la voile de compétition bretonne pour la prochaine décennie ».